Communiqué de presse du 16/07/2019
Maurice Kamto, avocat au Barreau de Paris, professeur de droit, ancien Ministre délégué à la Justice du Cameroun, ancien Président de la Commission du Droit International des Nations Unies, et candidat arrivé deuxième, selon les résultats officiels contestés, au second tour de l’élection présidentielle camerounaise en octobre 2018, est le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (M.R.C.), principal parti d’opposition au Président Paul Biya.
Les 26 et 28 janvier 2019, en marge de manifestations pacifiques organisées en contestation des dérives du pouvoir en place, Maurice Kamto et plus de 130 ressortissants camerounais ont été brutalement arrêtés, violentés, illégalement détenus, inculpés par un juge militaire, puis jetés en prison, au mépris de toutes les règles procédurales et de leurs droits les plus essentiels. Près de sept mois plus tard, ils sont toujours détenus dans des conditions inhumaines et dégradantes.
A la suite de ces arrestations, le Cabinet Dupond-Moretti & Vey, en lien avec le collectif d’avocats camerounais conduit par Maître Sylvain Souaop, avocat au barreau du Cameroun, a été mandaté et a saisi le Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire des Nations Unies au nom des 130 personnes ainsi détenues. La procédure visant à faire reconnaitre le caractère arbitraire de ces détentions est en cours. Le Comité contre la Torture des Nations Unies s’inquiète également des conditions d’interpellation et d’incarcération de ces opposants.
Par ailleurs, de nombreuses voix se sont élevées au niveau international pour dénoncer cette situation : le Secrétaire Général des Nations Unies, le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, le Parlement européen, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, le Congrès américain, la diplomatie américaine, le Parlement canadien, de nombreuses O.N.G. de défense des droits de l’homme, des sociétés savantes et des organisations professionnelles, etc.
Le 11 juillet dernier, le Juge d’instruction du Tribunal militaire de Yaoundé a décidé du renvoi de 104 personnes devant cette juridiction d’exception, pourtant juridiquement incompétente, pour y être jugées d’infractions fantaisistes (insurrection, hostilité contre la patrie, attroupement à caractère politique…) pour lesquelles elles encourent la peine de mort.
Cette décision démontre l’acharnement du pouvoir et le caractère totalement abusif de ces poursuites. Un appel a été interjeté par le collectif camerounais en charge de la défense des prévenus.
Maurice Kamto, Christian Penda Ekoka, Albert Dzongang , Paul-Eric Kingue, Alain Fogue Tedom, Gaston Abe Abe, Michele Ndoki, Célestin Djamen, et leurs partisans, sont des prisonniers politiques et espèrent une mobilisation forte de la communauté internationale pour demander au Cameroun de respecter ses engagements internationaux en matière de droits de l’homme et de libertés fondamentales.