En Éthiopie, ces enfants étaient tout sauf orphelins. Aujourd’hui, ils poursuivent en justice l’association qui les a amenés en France. Comme leurs parents adoptifs, qui estiment eux aussi avoir été dupés.
« Tu as de la chance. » Combien de fois Julie Sara Foulon et tous les enfants venus d’ailleurs ont-ils entendu cette rengaine ? La chance d’avoir quitté leur pays en guerre, échappé à la misère, trouvé une famille qui les attendait comme un cadeau du ciel. De cette chance, ils se sentaient « redevables », même quand ils étaient persuadés qu’à l’autre bout de la terre ils avaient encore une mère ou un père. Parfois, des parents adoptifs racontaient, dans un livre ou dans la presse, leurs propres désillusions face à ces ados qui allaient si mal, « mais nous, on nous entendait à peine », dit Julie Sara du haut de ses 25 ans. En ce mois de janvier, elle sort du cabinet de son avocat, Me Antoine Vey.